Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Publicité naturelle
Lundi 23 août 2010

La question de savoir s'il faut interdire ou non la publicité est intéressante.

D'un côté,

D'un autre côté,

publicité McDo
Publicité McDonald : vengeance symbolique sur José Bové

Pour avancer dans ce débat, on peut se demander : la publicité existe-t-elle dans la nature ?

Eh bien, la réponse est oui : les fleurs, en particulier, se livrent à une publicité outrageuse auprès des abeilles. Couleurs flashy, odeurs, tout est bon pour attirer la chalande. Il existe même certaines fleurs qui tamponnent l'abeille dans son dos au moment où elle butine, et c'est ainsi que la pollinisation est assurée. Quelle arnaque ! Les arnaqueurs experts en marketing, qui exploitent d'ailleurs l'irrationalité de l'homme et toutes sortes d'illusions statistiques très intéressantes, n'ont donc rien inventé.

Je ne sais pas quelle est la force de cet argument. Après tout, on n'est pas obligé de faire comme la nature, la société humaine se distingue même de la nature par le fait qu'elle instaure des lois.

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Bienveillante nature
Mardi 17 août 2010

L'automne dernier, alors que je me promenais dans une banlieue perdue, avec d'assez rares maisons entrecoupées de jardins plus ou moins abandonnés, je suis tombé sur un spectacle fascinant : à un endroit, il y avait un vieux grillage abîmé, rouillé, laid, tordu, agressif et acéré. La vigne vierge, rouge sombre en cette saison, l’avait envahi, recouvert, atténué, adouci, enrobant chaque angle de la ferraille, masquant sa laideur.

vigne vierge
Un autre exemple de vigne vierge...

La nature est incroyable. Cette tendance spontanée à la beauté est merveilleuse. Avec quelle bonté, avec quelle noblesse, avec quelle simplicité elle embellit tout, recouvrant la laideur humaine de sa main magique, sans la moindre rancune !


Mots-clés :  nature   beauté   anecdote   
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Laideur urbaine
Mardi 27 juillet 2010

La ville est laide car les hommes sont laids et la ville c'est les hommes.

ville triste
Dessin de Bardier (retouché)

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Saleté déplacée
Dimanche 25 juillet 2010

Je reviens sur ce clochard qui détestait la nature, et s'énervait contre sa réintroduction en ville (en l'occurrence, un marché de plantes). Il n'aimait pas la verdure, il préférait le goudron et le béton. Pour lui, la nature est sale, le béton est propre.

Point de vue intéressant. En effet, la nature est sale, quand elle est chez l'homme (en ville ou dans une maison). Et pourtant, dans la nature, tout est sale mais rien n'est sale. Dans la nature il n'y a pas de poussière, par exemple (du moins pas telle qu'on la trouve dans les maisons).

Mais qu'est-ce que la saleté ?

saleté

Si on qualifie de sale tout ce qui n'est pas à sa place (de la terre est sale dans une chambre, mais pas dans un champ), alors notre clochard a raison : la nature, à la ville, est saleté.

C'est une conception intéressante de la saleté. Selon elle, certaines œuvres d'art, les ready-made notamment, sont des saletés, par définition, puisque le seul acte de l'artiste a consisté à déplacé une chose pour l'extraire de son lieu naturel.

Mots-clés :  art   nature   saleté   
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La technique et la nature
Samedi 24 juillet 2010

Les films de science-fiction, avec leurs décors en plastique luisant, nous donnent une vision trompeuse du futur : car la technique n'éloigne pas l'homme de la nature, elle tend au contraire à l'en rapprocher. Elle y tend déjà, et elle y tendra de plus en plus.

Allez, des exemples, des images, des figures :

maison dans un arbre

Le rêve de l'homme est de vivre tout naturellement dans la forêt, sans en ressentir les désagréments ; de dormir nu dans les champs sans se faire irriter par les herbes et piquer par les moustiques ; bref, de consommer une nature sans nature. Grâce à se progrès intellectuels et technologiques constants il se rapproche chaque jour de cet objectif.

Conclusion : les nouveaux matériaux ne nous feront pas vivre dans ces ghettos en plastique que nous montrent les films de science-fiction, ils nous permettront de vivre dans la nature.

Cela dit, les villes ont tout de même de l'avenir, car la concentration humaine aura toujours un intérêt spécifique. Mais elles aussi seront, probablement, de plus en plus naturelles, silencieuses, confortables.

Au grand dam de ce clochard que j'ai rencontré un jour. Il y avait là marché de plantes, et cet homme, qui détestait la nature, s'énervait contre l'évènement : « Qu'est-ce que c'est que toute cette saloperie, toutes ces plantes ? C'est la ville ici ! La nature doit rester à la campagne, ici c'est le goudron et le béton ! »

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La nature fait ce qu'elle veut
Samedi 22 mai 2010

Voici une expérience philosophique qui n'est pas de moi, mais qu'on m'a racontée, et qui a une portée universelle, comme toute chose.

On peut, en se promenant dans les champs ou la forêt, être soudain pris par cette belle et étrange idée : La nature fait ce qu'elle veut.

Car oui, la nature fait ce qu'elle veut. Ou du moins chaque créature vit, croît et s'exprime spontanément, sans mauvaise conscience, et d'ailleurs probablement sans conscience du tout. Chaque brin d'herbe grandit où bon lui semble, où il peut.

Fougères dans la forêt de Fontainebleau

Cette liberté de la nature est fascinante pour nous, les hommes, toujours épiés par notre conscience tapie quelque part au fond de notre crâne telle un lion... On peut alors se mettre à envier la nature comme l'angoissé envie les choses (elles ne meurent pas, elles !).

Cette réflexion sur la croissance de la nature me fait penser à une scène : dans le film Microcosmos une plante grimpante a été filmée au ralenti, on la voit enlacer une brindille puis, arrivée à l'extrémité d'icelle, décrire des cercles à la recherche d'un appui... Grâce à l'accélération du temps le mouvement et donc la vie de la plante apparaît, c'est assez merveilleux. (Ce passage se trouve à 8 min 26 et vous pouvez le visionner ici.)

Mots-clés :  nature   conscience   liberté   
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La ville et la campagne
Samedi 20 mars 2010

Après un petit séjour à la campagne, voici les conclusions de mes analyses :

Premièrement, à la ville l'homme est tout. La ville regorge d'hommes, tout à la ville est fait par l'homme. A la campagne en revanche, l'homme n'est rien, la nature est tout, et l'action des hommes semble insignifiante. C'est pourquoi l'urbain s'agite et le campagnard se calme. « Puisque je sers à rien, autant ne rien faire », songe ce dernier.

Deuxièmement, il y a le mimétisme. A la ville tout le monde s'agite, alors on fait comme eux et on court sans savoir où ni pourquoi. A la campagne en revanche, tout est immobile. Les montagnes. Les arbres. Les champs. Même les moutons. Chaque brin d'herbe semble t'inviter à faire comme lui, à se laisser bercer par la brise, paresseusement, dans l'air tiède du printemps.

Van Gogh, Le repos
Van Gogh, Le Repos

Mots-clés :  nature   ville   mimétisme   
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Combats de coqs
Mardi 23 juin 2009

Quand les animaux se battent entre eux (pour de la nourriture, pour une femelle par exemple), il est très rare que le conflit aille jusqu'à la mort. Le conflit lui-même est d'ailleurs très rare, car il est bien souvent évité grâce à un rituel consistant à montrer sa force pour ne pas avoir à l'utiliser.

Finalement, dans la nature tout se passe comme s'il n'y avait conflit qu'en cas d'incertitude, quand on ignore lequel des deux est le plus fort. Quand c'est assez évident, un rapport de domination s'instaure (le faible se soumet au fort : il lui laisse la priorité pour la nourriture ou la femelle) et on en reste là.

La situation est d'ailleurs sensiblement identique dans les affaires humaines : par exemple, pour qu'une guerre soit déclarée il faut que les forces en présence soient sensiblement équivalentes.

Finalement, on arrive ici sur l'idée que la violence naît de l'égalité. Avec la tendance historique à l'égalisation des conditions, il faudrait donc s'attendre à une explosion de la violence plutôt qu'à sa diminution.

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La nature
Jeudi 14 mai 2009

Au plus je fréquente les hommes, au plus j'aime la nature.

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Les abeilles
Dimanche 22 mars 2009

Ça y est, cette fois c'est officiel, c'est le printemps. :D

Pour célébrer ce jour, une petite pensée pour les abeilles.

L'abeille est un animal merveilleux : en cherchant à se faire son propre miel, elle féconde les fleurs et assure la reproduction de milliers de plantes. C'est un modèle du libéralisme, de l'idée qu'il n'y a pas de contradiction entre l'égoïsme bien compris et l'intérêt général. D'ailleurs La Fable des abeilles de Mandeville est à l'origine du libéralisme et du concept de « main invisible » d'Adam Smith.

A l'heure actuelle, l'abeille est menacée par les pesticides, et on découvre sa valeur incommensurable pour l'agriculture, la vie humaine et l'équilibre de la planète entière. Comme toujours c'est dans la crise qu'apparaît la vraie nature des choses. Et comme toujours la valeur de la nature, non prise en compte par le calcul économique, se révèle infiniment supérieure à celle des activités humaines.

Mots-clés :  animaux   métaphore   libéralisme   échange   valeur   nature   
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La valeur de la nature
Mercredi 28 janvier 2009

Il y a en gros deux théories économiques de la valeur :

En passant de la théorie classique à la théorie néoclassique on est passé d'une définition objective de la valeur à une définition subjective.

Ces deux théories concernent la valeur d'échange et non la valeur d'usage du bien en question. De sorte que l'oxygène que nous respirons, bien qu'il ait une valeur (d'usage) extrêmement élevée, a une valeur d'échange à peu près nulle.

Plus profondément, selon la logique économique la nature n'a aucune valeur, car elle donne gratuitement.

Cette bizarrerie se répercute dans la mesure du PIB : le PIB ne mesure pas la véritable valeur des choses. Par exemple, une épidémie ou une augmentation des accidents de la route sont des facteurs de croissance, car ils impliquent davantage d'activité économique.

Il pourrait sembler que les problèmes écologiques nous obligeront à prendre en compte la valeur réelle des choses, et même à savoir la mesurer précisément pour en faire supporter les coûts de manière juste à ceux qui détruisent les richesses naturelles. Mais en vérité il suffit peut-être de s'en tenir à la conception classique : ce qui détermine le prix d'une pollution (ou de tout autre externalité « négative »), c'est tout simplement le coût de la dépollution ou du nettoyage correspondant. Autrement dit, la valeur « réelle » des choses ne peut être mesurée que négativement en quelque sorte.

Et c'est bien normal : car la valeur de la nature est infinie. On retrouve ici une idée bien connue : la notion même de valeur n'est définie que dans un système. La nature, étant la condition de toute valeur, n'a pas de valeur. (C'est-à-dire qu'elle a une valeur infinie, si on préfère.) On pourrait d'ailleurs appliquer le même genre de raisonnement aux banques centrales et aux Etats, qui en tant que prêteurs en dernier ressort constituent les conditions du système et ne sont donc pas évaluables dans ce système...

Décidément tout se tient, et les mêmes lois s'appliquent aux banques et aux poissons !

Mots-clés :  économie   nature   valeur   environnement   écologie   pollution   
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