Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

L'ambiguïté du cercle
Samedi 12 octobre 2013

Il est amusant de remarquer qu'une même forme, le cercle, symbolise à la fois la perfection et l'absurdité.

approche de la perfection
Approche de la perfection, par Jean Paul

Mots-clés :  symbole   métaphore   cercle   perfection   absurde   
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Landau ou poussette ?
Samedi 12 juin 2010

En lisant Pour sauver la planète, sortez du capitalisme de Hervé Kempf (celui-ci refuse expressément de dissocier le problème écologique du problème social, et je consacrerai peut-être un post à réfuter ses arguments car je pense au contraire qu'il faut séparer ces deux problèmes pour traiter chacun de la manière la plus adéquate possible), je suis tombé sur cette image sympathique de l'opposition entre le landau et la poussette :

Le curieux examinera donc deux produits [...], datés l'un de 1970 – c'est un landau –, l'autre de 1997 – c'est une poussette. Le landau enveloppe l'enfant et, surtout, le dispose de manière qu'il soit tourné vers le – ou la – pilote de l'engin, c'est-à-dire dans un contact visuel l'assurant qu'il est engagé dans une relation forte avec son environnement connu. Dans la poussette, au contraire, l'enfant est tourné vers le vaste monde, dirigé comme à son insu par une force invisible, et obligé de se confronter à l'ensemble des émotions innombrables qui ne manquent pas de jaillir d'un trottoir citadin, surtout quand on n'en est séparé que de quelques décimètres.

Dans le landau, une personne entourée et en relation ; dans la poussette, un individu lancé dans un monde inconnu. La plus grande victoire du capitalisme dans les trois dernières décennies n'est pas d'avoir ouvert le marché mondial, fait exploser les inégalités, relancé par la numérisation généralisée la course technologique ; elle est d'avoir transformé la conscience publique, en la convainquant de donner à l'individu une position démesurée par rapport aux relations humaines.

Hervé Kempf, Op. cit., p. 39-40

Que chacun examine sa conscience : préfères-tu voyager en landau ou en poussette ? heu...

J'avoue que le landau ne me séduit pas trop : on ne voit pas trop où on va ! ni le paysage...

Mais je suis peut-être excessivement marqué par la fameuse scène du Cuirassé Potemkine d'Eisenstein, reprise dans Les Incorruptibles, où un landau dévale les escaliers... Cette scène serait en effet sans doute un peu moins angoissante en poussette. Dira-t-on que le capitalisme nuit également au cinéma d'auteur ? Faut-il voir dans cette scène d'Eisenstein une subtile défense du modèle socialiste ? Bon, assez ri, voilà la scène en question :

Et sa reprise par Mr Costner :

J'imagine une reprise gaiement capitaliste (ou, au moins, individualiste) de cette scène : le bambin, dans sa poussette, aurait un magnum dans chaque main et tout en dévalant les escaliers il tirerait en riant sur les méchants bien surpris de cet ennemi inattendu.

Mots-clés :  divers   symbole   cinéma   interprétation   
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