Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Le malheureux imaginaire
Dimanche 28 février 2016

« Il est doux de se croire malheureux, quand on n'est que vide et ennuyé. »

Alfred de Musset
Mots-clés :  malheur   citation   
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Chagrin métaphysique
Mercredi 18 août 2010

L’homme souffre sans raison. Son spleen est biologique, hormonal, physiologique, cérébral, chimique. Il est cocasse de voir l’homme, trois fois détrôné, faire preuve d’un ultime orgueil et refuser d’admettre cette si simple vérité pour chercher à justifier sa mélancolie chronique par de grandes raisons métaphysiques, sonnantes et trébuchantes, comme un enfant qui, ayant oublié pourquoi il pleure, se cherche de grands et naïfs prétextes pour ne pas avoir l’air ridicule et éventuellement décrocher un petit câlin.

enfant qui pleure

Mots-clés :  malheur   souffrance   sens   
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Happy end
Samedi 31 juillet 2010

Le refus du happy end est une démagogie inversée.

Aujourd'hui en effet, c'est non seulement le bonheur qui est politiquement incorrect, mais aussi le happy end.

Mais franchement, quel mal y a-t-il à s'accorder ce petit plaisir ? Un curieux raisonnement masochiste, lié à une mauvaise conscience généralisée, nous en empêche pourtant.

Le point de vue sur cette question dépend peut-être aussi de l'interprétation que l'on en fait : certes, si le happy end signifie que le monde est heureux, que la vie elle-même se termine bien, alors il est certainement douteux. Mais on peut aussi le voir comme un simple petit plaisir, qu'on s'accorde en art, justement par contraste avec le monde, et qui signifie un optimisme, une insouciance, bref l'envie de se moquer un peu du mal, qui est d'ailleurs si lourdaud.

happy end

Mots-clés :  bonheur   art   malheur   mal   cinéma   
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Exigeant bonheur
Mardi 25 mai 2010

(Suite du post précédent.)

...Ce que je veux dire, c'est que finalement, dans l'art comme dans la vie, le malheur (la souffrance, la tristesse) est peut-être une solution de facilité.

Il est plus facile d'émouvoir et de plaire par la représentation du malheur que par la représentation du bonheur. Les artistes inventent davantage de tourments psychologiques scabreux que de plaisirs inédits (je pense surtout aux conteurs — romanciers et cinéastes).

Buste de Laocoon

De même il est plus facile d'être malheureux que d'être heureux, de se plaindre que de se satisfaire. Le bonheur demande plus d'imagination que le malheur. Notre esprit nous torture plus volontiers qu'il ne nous réjouit

D'autre part, et surtout, l'homme malheureux est dans une position morale plus facile que l'homme heureux. Car il est à plaindre, le monde est comme endetté envers lui, alors que pour l'homme heureux c'est l'inverse, c'est lui qui est endetté envers le monde... Je crois que Dieu (c'est-à-dire la nature) a décidément un statut économique particulier (cf. ce post sur la valeur de la nature), et qu'il faut parfois savoir refuser de payer !

Mots-clés :  bonheur   malheur   art   esthétique   imagination   dette   
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