Il est assez évident que le monde n'est pas parfait, pour autant que le concept de perfection ait un sens : mille choses pourraient aller mieux. Par exemple, les rosiers pourraient ne pas avoir d'épines.
Mais en même temps, il est assez évident aussi que le monde a une sorte de perfection. La question est : de quel type de perfection s'agit-il ?
En fait, dès qu'on se penche sur une imperfection du monde, sur une chose qu'on aimerait voir résolue, dans sa vie ou en général, d'un coup de baguette magique, on se rend compte que ce serait de la triche, et qu'en un sens, n'a de valeur que ce qui dépend de nous.
Et c'est là toute la beauté, toute la perfection du monde : malgré toutes les merdes dont il est empli, malgré la déprime qui nous guette même sous un soleil éblouissant (il a beau tout dominer, il est si vite caché par les nuages !), ce qui est splendide, c'est cette liberté qui est la nôtre, c'est le fait que nous soyons paumés là comme ça, seuls. Car c'est ce qui donne de la valeur à toute chose. Et du coup même notre déprime, par exemple, devient aimable et nécessaire, elle devient la condition du bonheur, parce qu'elle ne dépend que de nous et il ne dépend que de nous de la surmonter.
Et c'est finalement ça la vie, ce simple défi : créer son bonheur soi-même. Car chacun est créateur de son monde, de ses valeurs, de son univers. Chacun décide de donner (ou non) de la valeur aux choses, de les aimer, et c'est de là que naît tout bonheur.
La vie est cela, ni plus ni moins, et on peut faire bien des choses pour aider autrui, mais au fond, lui seul peut créer son propre bonheur. On ne peut pas aimer à sa place.
Sous cette lumière l'amour devient le sésame du bonheur. L'impératif chrétien d'aimer n'est donc pas seulement moral ; mais s'il faut aimer, il ne faut pas forcément aimer les autres, on peut aimer les choses. Et pour ce qui est de l'amour des hommes, il ne s'agit pas non plus d'aimer tous les autres. On peut se contenter d'aimer quelques amis (cela suffit pour être heureux).
Bref, on peut simplifier ce vieux commandement moral pour en faire un guide éthique fort simple :
Aime !
L'intelligence est louée par ceux qui en sont dépourvus. Et par Platon.
En philosophie politique, on trouve de multiples fictions, comme le notait Yves-Charles Zarka dans Figures du pouvoir : l'état de nature pour les philosophes modernes (Hobbes, Spinoza, Locke, Rousseau) ; la fable des abeilles de Mandeville et la main invisible d'Adam Smith pour les économistes ; le voile d'ignorance pour John Rawls ; etc.
Sans complexe, après cette prestigieuse lignée je propose une nouvelle fiction : celle de la tribu, du village.
En effet, de nombreuses questions aujourd'hui sont rendues complexes et illisibles par la taille des société, qui déconnecte les hommes les uns des autres (c'est la fameuse déliquescence du lien social, ou la substitution d'une solidarité organique à la vieille solidarité mécanique, pour le dire dans les mots obscurs de Durkheim).
Prenons par exemple la question des droits d'auteur. Question philosophique complexe quand on raisonne abstraitement, dans la société moderne : comment rémunérer les chercheurs scientifiques, les artistes dont les œuvres sont piratées en ligne, les ingénieurs qui déposent des brevets, les laboratoires pharmaceutiques ?
Eh bien, imaginons une tribu. Cela permet de simplifier les choses et de les ramener à leur essence, à leur concept. Un homme invente un nouveau procédé qui permet de construire les maisons beaucoup plus vite. Pensez-vous qu'on lui versera des droits d'auteurs, autrement dit qu'une partie de la tribu se mettra à travailler gratuitement sous ses ordres ?
Je ne pense pas. Je pense qu'il sera adulé, mais qu'il n'aura pas un kopek.
D'où on peut tirer le principe politique suivant : le génie sera glorifié, mais non rémunéré. Les seuls droits d'auteurs seront symboliques, car les œuvres du génie sont elles-mêmes symboliques, et ne sauraient être appropriées... Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César. C'est aussi un point de vue marxiste : les œuvres du génie seront rémunérées au prix nécessaire pour nourrir le génie !
Ça y est, cette fois c'est officiel, c'est le printemps.
Pour célébrer ce jour, une petite pensée pour les abeilles.
L'abeille est un animal merveilleux : en cherchant à se faire son propre miel, elle féconde les fleurs et assure la reproduction de milliers de plantes. C'est un modèle du libéralisme, de l'idée qu'il n'y a pas de contradiction entre l'égoïsme bien compris et l'intérêt général. D'ailleurs La Fable des abeilles de Mandeville est à l'origine du libéralisme et du concept de « main invisible » d'Adam Smith.
A l'heure actuelle, l'abeille est menacée par les pesticides, et on découvre sa valeur incommensurable pour l'agriculture, la vie humaine et l'équilibre de la planète entière. Comme toujours c'est dans la crise qu'apparaît la vraie nature des choses. Et comme toujours la valeur de la nature, non prise en compte par le calcul économique, se révèle infiniment supérieure à celle des activités humaines.
Il y a en gros deux théories économiques de la valeur :
Ces deux théories concernent la valeur d'échange et non la valeur d'usage du bien en question. De sorte que l'oxygène que nous respirons, bien qu'il ait une valeur (d'usage) extrêmement élevée, a une valeur d'échange à peu près nulle.
Plus profondément, selon la logique économique la nature n'a aucune valeur, car elle donne gratuitement.
Cette bizarrerie se répercute dans la mesure du PIB : le PIB ne mesure pas la véritable valeur des choses. Par exemple, une épidémie ou une augmentation des accidents de la route sont des facteurs de croissance, car ils impliquent davantage d'activité économique.
Il pourrait sembler que les problèmes écologiques nous obligeront à prendre en compte la valeur réelle des choses, et même à savoir la mesurer précisément pour en faire supporter les coûts de manière juste à ceux qui détruisent les richesses naturelles. Mais en vérité il suffit peut-être de s'en tenir à la conception classique : ce qui détermine le prix d'une pollution (ou de tout autre externalité « négative »), c'est tout simplement le coût de la dépollution ou du nettoyage correspondant. Autrement dit, la valeur « réelle » des choses ne peut être mesurée que négativement en quelque sorte.
Et c'est bien normal : car la valeur de la nature est infinie. On retrouve ici une idée bien connue : la notion même de valeur n'est définie que dans un système. La nature, étant la condition de toute valeur, n'a pas de valeur. (C'est-à-dire qu'elle a une valeur infinie, si on préfère.) On pourrait d'ailleurs appliquer le même genre de raisonnement aux banques centrales et aux Etats, qui en tant que prêteurs en dernier ressort constituent les conditions du système et ne sont donc pas évaluables dans ce système...
Décidément tout se tient, et les mêmes lois s'appliquent aux banques et aux poissons !
Le bonheur est fait de rien et de tout. Des petites choses de la vie qui nous rendent heureux.
L'Homme d'aujourd'hui sait-il encore apprécié ces petits bonheurs ? Il m'inquiéte l'Homme d'aujourd'hui, il ne sait plus sourire à la vie et pourtant la vie en soi est belle. Juste un petit exemple :voir une fleur s'ouvrir au soleil. Le bonheur c'est l'Amour.
J'aimerai mettre sur mon blog votre lien.
Je vous donne mon adresse.
blog.pascaletarologue.fr
et mon adresse mail.
contact@pascaletarologue.fr
Je ne crois pas au hasard et votre blog en est encore une preuve de plus.
Les réponses que je cherchais ce sont les philosophes qui me les ont donnés, ils m'ont ouverts la voie...
En espérant vous lire bientôt, cordialement Pascale.