Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

L'optimisme vaincra
Mercredi 4 août 2010

Si vous trouvez que l'homme est trop pessimiste, rassurez-vous : il l'est beaucoup moins.

En effet, tous les trop pessimistes ont disparu. Il ne reste que des gens qui ont renoncé au suicide et dont les ancêtres ont été assez optimistes pour faire des enfants.

Voici donc un argument ontologique en faveur des optimistes : le monde appartient aux optimistes.

Remarque : avec la contraception il est même possible que le processus s'accélère. Peut-être n'a-t-on fait des enfants, jusqu'à présent, qu'involontairement le plus souvent. La chute actuelle de la natalité plaide en ce sens. Il faut donc s'attendre à voir cet effet de sélection des optimistes jouer à plein avec la généralisation de la maîtrise de la natalité. D'habitude la technique stoppe l'évolution génétique (à partir du moment où l'homme a inventé le manteau, les moins poilus ne meurent plus, donc la pilosité de l'homme n'augmente pas). Dans ce cas précis c'est l'inverse.

Bon, pour que toute cette réflexion soit autre chose qu'une fantasmagorie vaguement distrayante il faudrait que l'optimisme soit transmissible génétiquement, bien entendu. ;)

Mots-clés :  optimisme   évolution   
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Rêve et réalité
Jeudi 1er avril 2010

La réalité
est le refuge
de ceux qui ne supportent pas
le rêve.

Et non l'inverse.

Mots-clés :  rêve   réalité   utopie   possibilité   optimisme   aphorisme   
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Notre idéal régulateur
Lundi 18 mai 2009

Il y a plusieurs modalités d'obéissance : la contrainte par la force ; la religion et la crainte de l'au-delà ; la morale et le lien social ; enfin la raison et l'intérêt bien compris.

Face au déclin du lien social, érodé par l'individualisme, de l'autorité et de la religion, on peut se demander si la force (les technologies de pouvoir de plus en plus sophistiquées) et la raison suffiront à assurer le respect des lois. En particulier on peut penser que la force seule ne suffira jamais à produire cette obéissance. Le rêve d'une politique entièrement technicisée est une chimère. Cette tendance ne mènera qu'à une guérilla de plus en plus permanente.

L'esprit des Lumières, c'est l'optimisme anthropologique, la foi en l'homme : l'idée qu'il est bon et surtout raisonnable, de sorte que la démocratie est possible. Au rebours de cette idée, les contre-révolutionnaires s'appuyaient sur le péché originel pour refuser de laisser pouvoir et liberté au peuple. On retrouve aujourd'hui cette idée avec le pronostic d'un « retour du spirituel » au XXIe (la nécessité d'un tel retour étant sous-entendue, ou explicitement affirmée).

Encore une fois je ne trancherai pas la question, qui semble délicate. (L'aristocrate Platon aurait ricané à ces idées démocratiques et égalitaires.)

Mais on peut au moins dire ceci : croire en l'homme est devenu en quelque sorte le devoir moral de notre époque. Dans un monde athée et démocratique, l'éthique ne commande plus de croire que « l'homme juste est heureux » (Platon), ni que « l'âme est immortelle et Dieu existe » (Kant), ni même seulement que « autrui est une fin en soi » (encore Kant), mais aussi et surtout que « l’homme est bon et raisonnable, et que par conséquent il peut se gouverner lui-même ».

Mots-clés :  démocratie   optimisme   idéal régulateur   
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Dans le doute, amuse-toi
Dimanche 8 février 2009

De plus en plus, nos actes sont guidés par le discours du biopouvoir. Par exemple, les discours des nutritionnistes sur ce qui est bon et ce qui ne l'est pas déterminent de plus en plus notre alimentation. Or agir en suivant ces prescriptions est non seulement laid et ennuyeux, mais douteux, car les questions sont loin d'être tranchées. Chaque nouvelle étude tend à contredire la précédente. La salade est cancérigène ; mais ne pas manger de salade est encore plus cancérigène. La science n'a pas encore fait le tour de l'homme, et il est probable qu'en vérité l'alimentation idéale dépend de la complexion de chacun, et que finalement notre goût, notre instinct, soit le meilleur guide. Et quand bien même il ne le serait pas, ne vaut-il pas mieux une vie courte passée à faire ce qu'on aime plutôt qu'une longue vie guidée par les prescriptions et les ordonnances des médecins et des scientifiques ?

Voici donc une philosophie merveilleusement simple : dans le doute, quand il faut choisir entre deux actes aux conséquences lointaines et incertaines, autant opter pour la solution la plus agréable dans l'immédiat.

Finalement cette philosophie est en quelque sorte l'inverse du pari de Pascal. A l'époque où l'éternité paraissait avoir quelque crédibilité, Pascal pouvait utiliser les statistiques pour recommander de sacrifier la vie terrestre dans l'espoir d'un au-delà. Aujourd'hui, avec la terre et la chair pour seuls horizons, les mêmes statistiques nous conduisent au résultat inverse, et au principe de précaution on peut opposer le principe de plaisir.

Mais ceci ne vaut que pour l'action qui n'engage que nous. Quand notre action risque d'avoir des conséquences pour l'environnement et les générations futures, alors la prudence reste de mise.

Mots-clés :  biopouvoir   technique   incertitude   optimisme   confiance   
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Etre à la hauteur de la beauté
Lundi 19 janvier 2009

De nombreuses personnes refusent de croire à l'utopie communiste, alors même qu'elle se réalise dans certains domaines (communisme électronique notamment). Et il en va de même dans tous les domaines, de la présentation d'un concours aux relations amoureuses en passant par le bateau-stop : la première cause d'échec, c'est l'auto-disqualification.

C'est parce que nous croyons que les choses sont impossibles qu'elles le sont effectivement. C'est le manque d'imagination qui appauvrit le monde. Tout ce qui existe a d'abord été rêvé par quelqu'un.

Finalement ce refus de voir la beauté m'évoque une image : c'est comme un type à qui on dit qu'il y a un superbe cerisier couvert de cerises de l'autre côté de la colline, et qui refuserait de nous croire et d'aller vérifier. Eh bien, au diable, n'en mange donc pas, et reste dans le petit monde que ton imagination produit.

Il faut être digne du monde, il faut être à la hauteur de la beauté ; c'est-à-dire la percevoir. Celui qui en est incapable ne la mérite pas. Notre plaisir dépend de nos capacités de jouissance. Si nous sommes malheureux c'est que notre cœur est trop petit pour la beauté infinie du monde, qui nous dépasse et qui plane, sereine, au-dessus de nos têtes.

Mots-clés :  optimisme   imagination   foi   beauté   éthique   hauteur   
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