Il est assez évident que le monde n'est pas parfait, pour autant que le concept de perfection ait un sens : mille choses pourraient aller mieux. Par exemple, les rosiers pourraient ne pas avoir d'épines.
Mais en même temps, il est assez évident aussi que le monde a une sorte de perfection. La question est : de quel type de perfection s'agit-il ?
En fait, dès qu'on se penche sur une imperfection du monde, sur une chose qu'on aimerait voir résolue, dans sa vie ou en général, d'un coup de baguette magique, on se rend compte que ce serait de la triche, et qu'en un sens, n'a de valeur que ce qui dépend de nous.
Et c'est là toute la beauté, toute la perfection du monde : malgré toutes les merdes dont il est empli, malgré la déprime qui nous guette même sous un soleil éblouissant (il a beau tout dominer, il est si vite caché par les nuages !), ce qui est splendide, c'est cette liberté qui est la nôtre, c'est le fait que nous soyons paumés là comme ça, seuls. Car c'est ce qui donne de la valeur à toute chose. Et du coup même notre déprime, par exemple, devient aimable et nécessaire, elle devient la condition du bonheur, parce qu'elle ne dépend que de nous et il ne dépend que de nous de la surmonter.
Et c'est finalement ça la vie, ce simple défi : créer son bonheur soi-même. Car chacun est créateur de son monde, de ses valeurs, de son univers. Chacun décide de donner (ou non) de la valeur aux choses, de les aimer, et c'est de là que naît tout bonheur.
La vie est cela, ni plus ni moins, et on peut faire bien des choses pour aider autrui, mais au fond, lui seul peut créer son propre bonheur. On ne peut pas aimer à sa place.
Sous cette lumière l'amour devient le sésame du bonheur. L'impératif chrétien d'aimer n'est donc pas seulement moral ; mais s'il faut aimer, il ne faut pas forcément aimer les autres, on peut aimer les choses. Et pour ce qui est de l'amour des hommes, il ne s'agit pas non plus d'aimer tous les autres. On peut se contenter d'aimer quelques amis (cela suffit pour être heureux).
Bref, on peut simplifier ce vieux commandement moral pour en faire un guide éthique fort simple :
Aime !
Paradoxe : « Je t'aime bien » ou « Je t'aime beaucoup » est beaucoup moins fort que le simple « Je t'aime ».
Et cela alors même que les mots « bien » et « beaucoup » devraient accroître l'intensité du sentiment d'amour.
Mais justement : le fait même d'attribuer une intensité au sentiment le place dans la zone médiocre du mesurable, tandis que le simple et élégant « Je t'aime » plane, là-haut, dans le royaume de l'absolu.
L'un des objectifs de l'éthique de Heidegger l'obscur est de « laisser être ».
Etrange formule. Laisser être ne semble pas difficile. Il suffit de ne rien faire !
Et pourtant. Laisser être est une vertu aussi rare que précieuse.
Un seul exemple : le couple. Rien n'est plus difficile, apparemment, que d'aimer une personne tout en la laissant être ce qu'elle est, sans la faire entrer dans le gentil petit rôle qu'on avait prévu pour elle. Et pourtant, cette vertu est absolument nécessaire.
Conclusion : ne rien faire, s'en foutre, s'abstenir, est bien difficile, et le libéralisme existentiel est aussi difficile à pratiquer que le libéralisme économique !
D’habitude, on adule les Bleus, et ces éloges, généralement fondés sur une appartenance géographique commune, voire sur une simple étiquette, sont aussi absurdes que le patriotisme (mais moins meurtriers).
Aujourd’hui, on déteste les Bleus, et je me rends compte que ce désamour est encore pire que l’autre sentiment.
Entre l’amour absurde et la haine absurde, je préfère encore l’amour absurde.
En Hébreux, le même mot signifie aimer et connaître.
L'amitié est le contraire de l'amour, et l'amour libre le contraire de l'amour familial.
Un ami ou un amant, on l'aime pour ce qu'il est ; alors qu'un parent ou un concubin, on l'aime quoi qu'il arrive en quelque sorte.
Ce qui est étrange c'est qu'on apprécie aussi bien l'un que l'autre : que notre maman nous aime par nature ne nous gâche en rien le plaisir d'être aimé... Peut-être même qu'au contraire l'amour qui est indépendant de nos qualités nous est plus cher. Car comme l'a bien dit Pascal, nos qualités ne sont pas nous, de sorte que celui qui aime les qualités n'aime jamais l'être lui-même :
Cela expliquerait qu'on préfère entendre « Je t'aime bien que tu sois un salaud » plutôt que « Je t'aime parce que tu es un type génial ».
C'est la rentrée !
En méditant le cours de cette semaine je viens de résoudre une question que je me pose depuis que je suis enfant !
La voici (attention les yeux) : « Pourquoi y a-t-il des conflits amoureux ? »
Je sais ça semble idiot. Mais je n'ai jamais pu comprendre ça : deux personnes qui s'aiment, et qui se disputent. Et même deux personnes qui se disputent. Soit on s'aime, soit on ne s'aime pas. Mais pas les deux à la fois ! Soit on s'aime et on reste ensemble, soit on s'aime pas et on se sépare. Mais comment expliquer ce phénomène hideux qu'est le conflit ?
La réponse m'est venue en méditant la notion kantienne d'insociable sociabilité : le fait que les hommes ne peuvent se passer des autres (car ils ont besoin des autres pour survivre ou être reconnus) mais ne parviennent pas non plus à s'entendre harmonieusement (car chacun veut tout mener à sa guise). Voir le texte de Kant sur l'insociable sociabilité et la métaphore des hérissons de Schopenhauer.
En réalité, s'il y a conflit, c'est en raison de l'ambivalence fondamentale entre amour et haine, entre Eros et Thanatos. Pour qu'il y ait conflit il ne suffit pas de se détester, il faut aussi s'aimer. Il ne faut pas seulement être en désaccord, il faut aussi être en accord, ou du moins avoir besoin de l'autre. Voilà pourquoi les hommes se disputent : ils ne peuvent s'entendre, mais ils ne peuvent pas non plus se passer d'autrui.
La haine seule ne suffit pas à mener au conflit. Plus exactement, il y a dans la haine de l'amour, de l'estime de son ennemi. C'est ce qui distingue la haine du mépris, et c'est pourquoi le mépris est bien pire que la haine. La haine surgit du besoin de reconnaissance, du besoin d'être aimé par celui qu'on déteste.
Le bonheur est fait de rien et de tout. Des petites choses de la vie qui nous rendent heureux.
L'Homme d'aujourd'hui sait-il encore apprécié ces petits bonheurs ? Il m'inquiéte l'Homme d'aujourd'hui, il ne sait plus sourire à la vie et pourtant la vie en soi est belle. Juste un petit exemple :voir une fleur s'ouvrir au soleil. Le bonheur c'est l'Amour.
J'aimerai mettre sur mon blog votre lien.
Je vous donne mon adresse.
blog.pascaletarologue.fr
et mon adresse mail.
contact@pascaletarologue.fr
Je ne crois pas au hasard et votre blog en est encore une preuve de plus.
Les réponses que je cherchais ce sont les philosophes qui me les ont donnés, ils m'ont ouverts la voie...
En espérant vous lire bientôt, cordialement Pascale.