Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Une idée pour les compositeurs
Vendredi 27 août 2010

Voici aujourd'hui une idée pour musiciens. Je ne sais pas si elle est réalisable.

Cela consisterait à écrire une musique fractale, ou plus exactement une musique avec une dimension supplémentaire, avec un effet de zoom.

Par exemple, on commence par une mélodie. Puis peu à peu la mélodie se distend, d'autres motifs, trilles, notes, apparaissent progressivement dans ses interstices. Et soudain au gré d'un changement de rythme on « tombe » dans l'une de ces mélodies. C'est un zoom avant.

Ou, inversement, la mélodie accélère, se comprime, de sorte qu'une méta mélodie apparaît. C'est un zoom arrière.

Cela pourrait donner un effet vertigineux. Et un grand sentiment de liberté, par la variation du rythme qui fait passer d'une mélodie à une autre.

On pourrait ainsi écrire une partition qui nous fait passer par plusieurs musiques.

Cette idée est amusante, et séduisante. :)

Malheureusement je ne sais pas si elle est réalisable. ;:(

Mots-clés :  musique   fractale   
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Sanglot chanté
Lundi 24 mai 2010

Il existe un genre de musique indienne (par exemple celle de Pandit Jasraj) qui consiste en chants langoureux, mélancoliques, presque des gémissements : on croirait entendre un sanglot chanté.

Cette musique a une indéniable beauté. Mais tout aussi indéniablement, elle évoque et représente la souffrance. La souffrance serait donc belle ? ?

Mais oui, et on le sait depuis longtemps, surtout nous autres Occidentaux, adeptes du spleen et de la mélancolie.

Reste à savoir que penser de cette esthétique christo-maso...

Mots-clés :  musique   souffrance   beauté   esthétique   
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Joie et mélancolie
Vendredi 15 janvier 2010

Mano Solo est mort il y a quelques jours. En réécoutant ses chansons, j'ai ressenti une impression que m'avait déjà donné Jacques Brel. Il semble qu'au fond de la tristesse brille une joie puissante, comme une pépite au fond d'un ruisseau boueux.

Par exemple, on peut sentir ça dans Jeff de Brel ou dans Je suis venu vous voir de Mano Solo.

Une explication possible serait qu'il y a parfois dans la mélancolie profonde une forme de colère qui peut se transformer en joie. Et aussi, que cette joie a la force et la solidité du fond, de celui qui a touché le fond de la piscine et qui ne peut aller plus bas, et au contraire s'appuie dessus pour remonter...

Cela rappelle un mot énigmatique de Nietzsche :

La musique du meilleur avenir. — Le premier musicien serait pour moi celui qui ne connaîtrait que la tristesse du plus profond bonheur, et qui ignorerait toute autre tristesse. Il n'y a pas eu jusqu'à présent de pareil musicien.
Nietzsche, Le Gai savoir, § 183

Aussi et surtout, cette impression musicale nous permet peut-être d'apercevoir cette mystérieuse « joie vigoureuse » (gerustete freude) évoquée par Heidegger et que l'on découvre, selon lui, au fond de l'angoisse, quand au lieu de fuir l'idée de la mort et de l'abîme nous y faisons résolument face...

Mots-clés :  joie   tristesse   art   musique   
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Musique en flocons
Lundi 2 février 2009

Ce matin, il neigeait.

Par la fenêtre, tout était froid et blanc. Il y avait les toits, les cheminées, les bouts de murs. De tout petits flocons tourbillonnaient dans l'air. C'était un temps à ne rien faire. Alors je n'ai rien fait, et je suis resté là à regarder par la fenêtre. Et j'écoutais Erik Satie. Je me suis rendu compte que sa musique allait parfaitement avec ce temps : chaque note tombe doucement, comme un flocon de neige.

A quelques mètres, sur une branche, il y avait une sorte de corbeau, je veux dire un oiseau à peu près noir. Comme moi, il attendait et il regardait la neige tomber. Que faire d'autre par ce temps ? On attend et on regarde. Les animaux attendent. Les végétaux aussi : cet arbre décharné sur lequel l'oiseau est posé, qui tend ses bras nus vers le ciel, qui ressemble à un saule mais n'en est pas un, lui aussi semble attendre que ça passe : tout sec, dans le froid, il a cessé de vivre, momentanément. Il hiberne.

Bref, tous les êtres vivants (l'arbre, l'oiseau et moi) étaient là, à attendre que ça passe, que le monde minéral ait fini de s'agiter.

Mots-clés :  esthétique   divers   contemplation   musique   neige   
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