Dire que l'ordinateur et le téléphone portable nuisent à la langue française, c'est comme dire que les calculatrices nuisent aux mathématiques.
Paradoxe : « Je t'aime bien » ou « Je t'aime beaucoup » est beaucoup moins fort que le simple « Je t'aime ».
Et cela alors même que les mots « bien » et « beaucoup » devraient accroître l'intensité du sentiment d'amour.
Mais justement : le fait même d'attribuer une intensité au sentiment le place dans la zone médiocre du mesurable, tandis que le simple et élégant « Je t'aime » plane, là-haut, dans le royaume de l'absolu.
Les questions de langue sont souvent foireuses.
D'une manière générale, on pourrait considérer que toutes les déviances qui ne nuisent pas à l'intelligence (aux deux sens du terme : à la compréhension de ce qu'on lit, et à l'esprit de la langue) sont acceptables.
Le féminisme amène de nombreux néologismes hideux : une professeure, une auteure, etc.
Pourquoi ne pas féminiser carrément le mot, et dire une professeuse, voire une doctrice, une autrice ?
Cette distinction orthographique pourrait d'ailleurs devenir l'étendard et le signe d'une opposition entre deux féminismes :
Enfin, moi, j'dis ça, j'dis rien. Le volontarisme en linguistique n'a jamais été très porteur, il est ridicule le plus souvent. Les considérations esthétiques sont essentielles dans l'évolution de la langue. Et surtout, n'oublions pas (chers Académiciens) que ce ne sont pas les intellectuels qui font la langue, mais le peuple ; et ici comme ailleurs c'est lui qui tranchera.
elles ne nuisent pas aux mathématiques mais au calcul mental, ne soyez pas de mauvaise foi en trouvant une excuse inadaptée pour conforter votre opinion..