Allez, une fois n'est pas coutume, voici un post vraiment utile.
Il s'agit de dénoncer un scandale absolu :
Il n'y a pas de redistribution
aujourd'hui en France.
En voici la preuve :
Finalement :
Pronostic : l'économie ne tiendra pas ainsi, surtout quand on connaît l'explosion des inégalités (donc la nécessité redoublée de les atténuer par une répartition plus juste). Il va falloir redistribuer ou exploser.
Le seul problème économique significatif, aujourd'hui en France, est celui du chômage. Pour le reste, nous n'avons jamais été aussi riches, y compris les plus pauvres d'entre nous.
Ce problème du chômage s'explique, je crois, par les gains de productivité réalisés depuis deux siècles qui ont fait exploser la richesse et diminuer le temps de travail.
(Le meilleur indicateur, à ce sujet, par-delà taux de chômage et autres agrégats flous, est le nombre d'heures travaillées total rapporté à la population totale, soit le nombre moyen d'heures de travail par personne. Ce chiffre passe de 1007 heures en 1955 à 649 heures en 2008, selon les données de l'INSEE disponibles sur cette page.)
Compte tenu de cette tendance historique de fond, le seul moyen de lutter contre le chômage est de parvenir à partager le travail (donc les richesses), c'est-à-dire à répartir la baisse du temps de travail équitablement entre les individus.
Ce point me semble incontestable. Mais la grande difficulté est de savoir comment y parvenir. On peut évoquer les pistes suivantes :
Seule cette troisième solution me paraît satisfaisante d'un point de vue théorique, et c'est pourquoi je l'ai déjà défendue ici. En effet elle seule touche véritablement à la structure de l'économie.
Mais la grande question est de savoir comment redistribuer ?
On peut certes augmenter les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu (et supprimer les niches fiscales !) et verser ces sommes aux plus pauvres, à proportion de leur pauvreté (impôt sur le revenu « négatif »). Cette mesure pourrait d'ailleurs remplacer tous les autres dispositifs (RSA, chômage, aides au logement, etc.) dans un but de simplicité. Mais elle risque d'entraîner les effets pervers classiques liés à toute aide directe (cf. la critique de l'assistanat).
Par conséquent, j'en viens à penser que la meilleure manière de redistribuer serait de faire en sorte que les riches partagent naturellement, par le jeu du marché, leur richesse. Cela est possible, dans un nombre significatif de cas, en brisant les « barrières à l'entrée » qui protègent d'innombrables fonctions nobiliaires. Ainsi une distribution plus équitable des ressources rendrait la redistribution inutile.
Bon, il y a aussi quelque chose à faire du côté du capital, qui s'arroge une part croissante de la valeur produite par le travail. Mais c'est une autre paire de manches.
Le chômage est une anomalie : un chômeur, c'est un type qui veut travailler : pour gagner de l'argent, pour acheter des biens de consommation. Or dès l'instant où quelqu'un veut travailler, un emploi est automatiquement créé, car la demande (de biens de consommation) crée automatiquement une offre de travail, c'est-à-dire un emploi.
Pour le voir encore plus clairement, imaginons une économie sans division du travail. Alors toute demande de biens crée automatiquement un emploi : si je veux une chose je me la fabrique moi-même.
Le chômage est donc une pure anomalie, un paradoxe, une absurdité. Il reste à savoir d'où vient le bug.
A l'évidence, le problème est que la demande potentielle (de marchandises) ne débouche pas sur une demande réelle (de travailleurs pour produire ces marchandises). Le chômage vient donc certainement de l'excessive pauvreté des pauvres. (NB : aux Etats-Unis, pour maintenir la consommation malgré cette pauvreté les travailleurs ont eu massivement recours à l'endettement, ce qui a d'ailleurs été à l'origine de la crise actuelle.)
La solution au problème du chômage est donc la redistribution. Car la redistribution augmente la propension moyenne à consommer de la population, comme l'a vu Keynes il y a bien longtemps déjà. Pour le comprendre simplement : 100 € pris à un riche et donnés à un pauvre seront presque entièrement dépensés au lieu d'être presque entièrement épargnés (car au plus on est riche au plus on épargne une fraction importante de son revenu).
Pour supprimer le chômage il faut donc redistribuer, c'est-à-dire :
La seule question est de savoir comment parvenir à ce but dans les meilleures conditions (sans restreindre la liberté individuelle, sans induire d'effets pervers, sans introduire d'injustices, en tenant compte des contraintes liées à la concurrence internationale, etc.).
Quant a votre explication du chômage elle est plutôt étonnante; ce n'est pas lorsque quelqu'un veut travailler qu'un un emploi est créé sinon comment expliquer le fameux "chômage involontaire" de Keynes? On se doute bien que ce n'est pas le cas (et plus particulièrement en cas de crise).
Pour répondre a votre question à savoir "pourquoi il y a t il du chômage?" je n'ai pas besoin d'aller plus loin que mes vagues souvenirs de mes cours d'SES:
-selon keynes il s'explique par l'insuffisance de la demande effective (ou demande anticipée) qui limite la production et donc le nombre d'emploi
-la vision néo classique: l'invidu ne se satisfait pas du salaire actuel (il arbitre entre le plaisir procuré par le temps libre et celui procuré par l'argent (travail,salaire)
On pourrait y ajouter le chômage de friction et le fait que des individus démunis et détruits,ne soient tout simplement plus en état de travailler sans suivi.
Hélas je constate une fois de plus une vision biaisée de l'économie dans l'ensemble de la population,y compris dans ceux qui y réfléchissent (après avoir fait des études...).
ps: je ne ferais plus de commentaire quant a vos posts ayant attrait à l'économie mais laissez moi vous recommander un de ces manuels d'introduction a l'économie que vous trouverez,par exemple, a la fnac (vous qui semblez etre parisien et aimer le métro).
ps2: (Le dernier,promis):vous parlez de redistribution,quel sens lui accordez vous?
Le partage de la Valeur Ajoutée n'en fait pas partie...
Quant a " Accroître la redistribution des revenus au sein des travailleurs eux-mêmes" pour supprimer le chômage (ceux qui ne travaillent pas)...
Cela m'attriste,sans les notions "de base" d'économie toute réflexion pour résoudre ces problèmes sociétaux ne mène a rien.
Situation qui ne peut s'aggraver avec la disparition des SES avec la réforme du lycée.