Allez, une fois n'est pas coutume, voici un post vraiment utile.
Il s'agit de dénoncer un scandale absolu :
Il n'y a pas de redistribution
aujourd'hui en France.
En voici la preuve :
- Les seuls prélèvements progressifs, pour autant que je sache, sont l'impôt sur le revenu et l'impôt sur la fortune (ISF), qui représentent moins de 10 % du total des prélèvements obligatoires (total de l'argent que l'on nous prend pour financer les divers services publics) ; plus précisément, ils représentent respectivement 7 % et 0,4 % des P.O. (en 2005).
- Les services publics n'ont pas d'effet redistributif, au contraire, car ce sont surtout les riches qui en profitent : écoles et grandes écoles, musées, médiathèque, système de santé notamment.
- De même, les retraites profitent surtout aux riches, qui vivent plus longtemps. Certes, les cotisations des ouvriers sont moindres, mais leurs pensions aussi, et leur faible espérance de vie fait plus que compenser la faiblesse de leurs cotisations.
- Enfin, les niches fiscales permettent aujourd'hui à tout riche qui le souhaite de ne payer aucun impôt sur le revenu. Et ce de manière parfaitement légale : je ne parle même pas de l'évasion fiscale.
- Allez, un dernier argument pour l'esthétique : l'impôt sur le revenu rapporte 40 milliards d'euro par an. C'est ce que l'Etat paie chaque année en intérêts pour financer sa dette. Autrement dit, de l'argent qui revient à ceux qui en ont déjà (et qui ont prêté à l'Etat). Sans doute à ceux-là même qui paient l'impôt sur le revenu !
Finalement :
En 1994, pour un couple sans enfants, les taux d’imposition de ceux qui touchent une fois le Smic sont quasiment les mêmes que ceux qui touchent… dix fois plus ! Les premiers consacrent environ 25 % de leurs revenus aux divers impôts, tandis que les derniers reversent « seulement » un peu plus de 30 % des leurs. Les différences sont donc très inférieures à ce qui est souvent énoncé.
François Bourguignon et Dominique Bureau,
cités par Stéphanie Laguérodie et Gilles Raveaud,
Petit bréviaire des idées reçues en économie, chap. 14, p. 145-146.
Pronostic : l'économie ne tiendra pas ainsi, surtout quand on connaît l'explosion des inégalités (donc la nécessité redoublée de les atténuer par une répartition plus juste). Il va falloir redistribuer ou exploser. 