Une révolution urgente à gauche est de sortir du keynésianisme et de sa défense irréfléchie, en toutes circonstances, de la dette et du déficit publics.
L'argument de Keynes est le suivant : en s'endettant, l'Etat peut relancer l'économie via les salaires qu'il verse, car ces salaires augmentent la consommation et la consommation stimule l'économie.
Première remarque : en réalité pour Keynes le véritable « multiplicateur » de croissance n'est pas la consommation mais l'investissement.
Deuxième remarque : cette stimulation pour relancer la machine, analogue au fait de lancer un moteur à explosion pour qu'il démarre, est une solution provisoire pour un problème conjoncturel : elle suppose que l'économie, structurellement, est prête à fonctionner, qu'il manque juste la pichenette de départ pour que la circulation s'enclenche.
Par conséquent, cette solution ne saurait être pertinente pour la crise structurelle à laquelle nous faisons face aujourd'hui, et depuis 1975 (et à laquelle s'ajoute la crise survenue en 2007).
Autre conséquence : en toute rigueur, l'endettement d'Etat contracté en temps de crise (conjoncturelle !) doit être compensé par des économies (via un « fonds de relance keynésienne » créé ad hoc) réalisées en l'absence de crise conjoncturelle.
De sorte que finalement la dette publique, comme toute dette d'ailleurs, n'est défendable que si elle rapporte plus qu'elle ne coûte, c'est-à-dire si elle concerne des investissements, et des investissements rentables. Ils sont principalement de deux types, pour autant que je sache :
La dette doit donc être strictement limitée aux limites de ces investissements et de leur rentabilité. En dehors de cela, le budget de l'Etat devrait être parfaitement équilibré.
Ce n'est pas parce que cet argent est collectif qu'on peut le gaspiller. Et s'il y a des causes qui poussent à son gaspillage, ce n'est qu'une raison pour en surveiller d'autant plus rigoureusement la gestion.
Ce qu'il faudrait en revanche retenir de Keynes, et que la gauche a trop tendance à oublier, c'est son argument structurel, précisément : la redistribution, qui augmente la propension moyenne à consommer de la population, et restaure ainsi l'équilibre économique.
En chinois le mot « crise » s'écrit avec deux idéogrammes : le premier (Wei) signifie « danger », le second (Ji) signifie « opportunité ».
Tout d'abord je tiens à préciser que même si je fais parfois usage d'une prose froide et cassante digne d'un être omnipotent et pour le moins arrogant c'est bien parce que la fougue de la jeunesse m'emporte!Je sais bien que quelque soit le domaine vous avez infiniment plus d'expérience que moi.Soyez chouette et n'hésitez pas a me remettre a ma place,non pas à la manière d'un philosophe comme vous l'avez si élégamment fait ( http://lebrindherbe.free.fr/index.php?id=86) mais avec un peu plus de rudesse.
Vous l'aurez compris,j'ai tout de même une remarque sur votre billet.
Hélas peut être plus.
D'abord,le multiplicateur de croissance,a ma connaissance,repose bel et bien sur l'investissement,point de départ (ex: plan de relance) mais est composé de la consommation.Ainsi,lorsqu'on injecte de l'argent dans l'économie (investissement) l'effet multiplicateur vient de tous les revenus générés.Rénovation d'une route,l'ouvrier touche un salaire qu'il dépense chez l'épicier ,qui lui même va le dépenser,etc.
Enfin,vous connaissez mieux que moi le multiplicateur...
On peut tout de même en rappeler les limites:
-la propension à consommer (soit la part dans le revenu qui est utilisée,le reste étant l'épargne,considéré comme une perte pour l'économie)
-le taux d'importation (l'achat d'un produit profite au marché du travail où il est produit)
-l'effet d'éviction (augmentation des dépenses de l'Etat,↗tx d'intérêt (prix de l'argent),↘investissement privé (entreprises+ménages))
-le théorème d'équivalence Ricardo-Barro
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