Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Le gluten
Jeudi 21 octobre 2010

Le cas gluten me fascine.

Commençons par la base : une assez forte proportion de la population tolèrerait mal le gluten, notamment le gluten de blé, qu'on trouve dans les pâtes et le pain notamment. Cela les rend mous, ils dorment beaucoup, ils digèrent mal et ont le ventre lourd, etc. Environ 10 % de la population, notamment les gens de groupe sanguin O, serait intolérante (à un degré plus ou moins fort) au gluten.

Pourquoi une telle intolérance ? Parce que le blé est le fruit d'une invention néolithique (découverte de l'agriculture), et il serait le produit d'une mutation génétique nouvelle à laquelle l'homme n'a pas eu le temps de s'habituer.

Il est d'ailleurs intéressant de rapprocher cela d'un autre constat : les caries (qui sont des virus) n'existaient pas avant la révolution néolithique. On n'en a pas retrouvé sur les dents antérieures à cette époque, quand les hommes vivaient uniquement de chasse et de cueillette. Le gluten serait donc aussi responsable des caries ?

Une autre chose m'intrigue : comment diable l'homme a-t-il eu l'idée de manger du blé ? ? Rien n'est moins évident. Cru, c'est très mauvais. Il faut tout un processus compliqué pour que ça devienne mangeable.

Dernier point : il est vrai que le pain, les brioches et pâtisseries sont des choses délicieuses, dont on se passerait à regret. Mais il y a d'autres céréales et d'autres farines (épeautre, sarrasin, etc.) que l'homme tolère mieux. Et puis, au fait, quand on voit toutes ces brioches et pâtisseries moelleuses, pas étonnant après tout que celui qui en mange devienne à son tour moelleux, mou, empâté.

[[van gogh, blé]]

Mots-clés :  alimentation   histoire   
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Un monde sans pépins est-il possible ?
Dimanche 27 juin 2010

A l'heure où il est question de commercialisé un saumon génétiquement modifié, voici un argument léger pour un grave sujet. wizzz

J'ai vu récemment une publicité pour une pastèque – sans pépins (laquelle a été produite, comme les raisins et d'autres fruits, par sélection naturelle et sans modification génétique directe). Eh bien, il se trouve qu'une tranche de pastèque sans pépins, ce n'est pas beau.

Pastèque sans pépins

Et cet argument me décide à continuer à manger des pastèques avec pépins. (Il y aurait même un autre argument, que j'ai déjà évoqué, qui selon lequel il n'est permis de manger que les fruits à graine : c'est de considérer l'intérêt de la plante, qui produit des fruits pour disséminer ses graines et se reproduire ainsi...)

Le critère esthétique est décidément souvent utile.

Bosch, enfer

Je sens que nous évoluons inéluctablement vers un monde monstrueux (avec des aliments OGM, des ordinateurs biologiques, des cultures d'organes et de sang, des générateurs d'électricité végétaux) et une exploitation toujours plus sophistiquée de la vie. Dans ce monde il sera de plus en plus difficile de justifier notre conservatisme, notre attachement au passé, à la nature, aux simples choses comme elles étaient, au réel avec sa part d'imperfection (Zizek évoque tous ces nouveaux produits vidés de leur substance : café décaféiné, fromage sans gras, sucre allégé (sucre sans sucre), sexe virtuel (sexe sans sexe), etc.).

Toute la question est de savoir ce qui va se passer. Ou bien le monde deviendra monstrueux (j'emploie ce terme au sens strict, sans connotation négative), ou bien un très fort argument conservateur (j'emploie aussi ce terme de manière neutre) émergera pour nous pousser à freiner cette exploitation monstrueuse de la vie.

En attendant, quand j'entends parler de ces monstres j'ai envie d'aller manger le fruit le plus sauvage et le plus tordu qui soit, caché au fin fond d'une forêt. Je remarque d'ailleurs que ces fruits sont souvent extrêmement goûtus, et que le goût est souvent en fonction inverse de l'apparence (qu'on songe aux petites fraises sauvages). Sans doute que tout se paie et que chaque nouvelle technique nous fait perdre autant qu'elle nous fait gagner. J'ai parfois l'impression que le même argument vaut dans le domaine énergétique, et que chaque nouvelle technologie, plus « propre », induit une saleté plus concentrée mais plus coriace, plus dangereuse. Que l'on compare par exemple la vieille craie, qui salit copieusement les mains, avec les nouveaux feutres et leur encre chimique.

L'idée que l'on perd toujours autant que l'on gagne, voilà une loi de Murphy qui me semble d'ailleurs assez crédible du fait que des lois du même style ont été établies en physique (notamment la loi de la croissance de l'entropie, liée à la loi de conservation de l'énergie et à la fameuse formule : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme).

Affaire à suivre...

Pour ce qui est des OGM, je ne suis pas convaincu de leur nocivité, mais je propose la position suivante (outre l'argument esthétique, non négligeable, mentionné plus haut) : nous n'en avons pas besoin. Nous pouvons nourrir l'humanité sans cela. Et même si les risques ne sont pas clairement identifiés, le principe de précaution devrait nous inciter à la plus grande prudence, comme pour la question du réchauffement climatique.

Mots-clés :  éthique   bioéthique   alimentation   vie   biopouvoir   technique   OGM   authentique   
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