Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Un gai savoir
Lundi 13 septembre 2010

Nos humeurs sont sans raison.

On le vérifie en mille occasions. Ainsi, quand soudain, dans la rue, monte en nous une joie inextinguible et irrépressible, nous éprouvons cette absurdité avec bonheur, et notre joie redouble de son irrationalité même, sa gratuité augmente sa beauté.

Mais l'inverse est également vrai, et c'est aussi sans raison que l'on souffre, même si on cherche alors de beaux et nobles prétextes à notre chagrin.

Et dans ce cas encore, prendre conscience de cet état de fait nous rendra plus heureux, cela atténuera notre tristesse. Nietzsche avait remarqué que le sens est un remède (le grand remède) à la souffrance. Mais l'absurde en est un aussi, et plus dionysiaque que l'autre.

Mots-clés :  joie   souffrance   sentiments   absurde   sens   tristesse   
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La joie, variété de la tristesse
Dimanche 9 mai 2010

Une fois n'est pas coutume, voici une idée pessimiste :( :

De la même manière que la volonté de savoir est l'expression plus raffinée de la volonté de ne pas savoir (Nietzsche), la joie est l'expression plus raffinée de la tristesse.

C'est du moins ce qu'on peut ressentir, surtout quand on est un peu hystérique.

Cette idée pessimiste est aussi anti-spinoziste. Pour Spinoza, seul le Bien est positif, le Mal n'en est que l'envers. Par conséquent pour Spinoza c'est la tristesse qui est le reflet de la joie, ou plutôt son ombre, son envers.

Mots-clés :  émotions   joie   tristesse   
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Joie et mélancolie
Vendredi 15 janvier 2010

Mano Solo est mort il y a quelques jours. En réécoutant ses chansons, j'ai ressenti une impression que m'avait déjà donné Jacques Brel. Il semble qu'au fond de la tristesse brille une joie puissante, comme une pépite au fond d'un ruisseau boueux.

Par exemple, on peut sentir ça dans Jeff de Brel ou dans Je suis venu vous voir de Mano Solo.

Une explication possible serait qu'il y a parfois dans la mélancolie profonde une forme de colère qui peut se transformer en joie. Et aussi, que cette joie a la force et la solidité du fond, de celui qui a touché le fond de la piscine et qui ne peut aller plus bas, et au contraire s'appuie dessus pour remonter...

Cela rappelle un mot énigmatique de Nietzsche :

La musique du meilleur avenir. — Le premier musicien serait pour moi celui qui ne connaîtrait que la tristesse du plus profond bonheur, et qui ignorerait toute autre tristesse. Il n'y a pas eu jusqu'à présent de pareil musicien.
Nietzsche, Le Gai savoir, § 183

Aussi et surtout, cette impression musicale nous permet peut-être d'apercevoir cette mystérieuse « joie vigoureuse » (gerustete freude) évoquée par Heidegger et que l'on découvre, selon lui, au fond de l'angoisse, quand au lieu de fuir l'idée de la mort et de l'abîme nous y faisons résolument face...

Mots-clés :  joie   tristesse   art   musique   
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