Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

L'incorruptible
Mardi 5 novembre 2013

A sa mort, un athée arrive au ciel. Dieu se dresse devant lui et lui dit : ou bien tu crois en moi et tu vas au paradis ; ou bien tu persistes à nier mon existence et je t’envoie en enfer.

A quoi l’athée répond : « Envoie-moi en enfer, vil séducteur, j’ai une dignité, toute ma vie j'ai résisté de mon mieux à la corruption, et ce n'est pas aujourd'hui que je vais troquer ma raison et mon âme contre quelques mesquines jouissances paradisiaques. »

Mots-clés :  religion   athéisme   conte   Dieu   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Démocratie et religion
Mercredi 6 octobre 2010

En démocratie, l'opinion est la nouvelle religion.

On voit les rois mendier après elle comme tantôt après le Pape, et se plier à ses caprices comme tantôt à de farfelus rituels.

En démocratie, la célébrité est la nouvelle sacralité. Les stars jouissent de privilèges extraordinaires que chacun leur accorde instinctivement et que personne ne remet en question. Les célébrités sont comme nos nouveaux mages, une aura magique semble émaner de leur corps.

(D'ailleurs, entre parenthèses, l'idée que Platon propose dans le Banquet, selon laquelle les hommes ne désirent la gloire que pour atteindre l'immortalité, au moins dans les mémoires, semble un peu légère. Les raisons qui poussent à chercher la gloire sont plus « profondes », en un sens, que cela (quoique peut-être moins « philosophiques »), et tiennent aussi à l'amour ou à la vanité.)

Mots-clés :  démocratie   religion   célébrité   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Le langage de l'ennemi
Samedi 10 juillet 2010

Al-Qaida vient de lancer son premier magazine de propagande en anglais.

C'est peut-être un symptôme de la défaite de l'islamisme, si on suit l'argument de Slavoj Zizek : quand on commence à se défendre dans le langage de l'ennemi, celui-ci a virtuellement gagné la partie.

Zizek applique cet argument à la religion chrétienne, qui essaie désormais d'utiliser des arguments scientifiques pour se défendre.

Le cas d'Al-Qaida et de l'anglais est moins évident, car il s'agit là d'un langage plus superficiel que le langage scientifique. Je n'ai jamais été très convaincu par l'idée qu'une lange véhicule beaucoup de contenus intellectuels.

En revanche, cela signifie tout de même une ouverture, une forme d'universalité, ainsi qu'une volonté de communiquer, donc de se placer sur le terrain des idées. C'est aussi une forme de laxisme par rapport à l'intégrisme religieux, puisque c'est s'exprimer dans une autre langue que celle du Coran.

Mon opinion est que l'islamisme et les autres retours ou soubresauts des religions sont des chants du cygne : sentant leur disparition venir, ces religions libèrent toute leur puissance, dans un geste désespéré dont les attentats du 11 septembre sont le symbole.

11 septembre
Mots-clés :  langage   religion   islamisme   mort   histoire   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
L'Un et le Multiple
Dimanche 4 juillet 2010

S'il y a une interrogation grecque à laquelle je ne pigeais rien, c'est bien celle sur l'Un et le Multiple. ::(

Aujourd'hui j'ai le bonheur de commencer à démêler quelques fils de cet écheveau-là. :)

Car les deux idées sont vraies : le monde est à la fois un et multiple. En un sens il n'y a qu'une seule chose (un seul monde), un un sens il y a plusieurs choses (plusieurs parties). Cette remarque à première vue banale est lourde de ramifications profondes et de conséquences étonnantes.

Pour résumer, en oubliant certainement beaucoup de choses, on peut voir dans l'Un le sentiment religieux, protecteur (tu ne meurs pas, tu fais partie du Tout), et dans le Multiple la différence et la relativité fondamentale de toutes choses, toujours épatante pour ce moi qui prend son cas pour une généralité.

Bref, l'Un console l'esclave ou le faible en lui montrant qu'il fait partie du grand Tout ; le Multiple calme les excès du maître ou du fort, il tempère son orgueil ou sa volonté de tout régir en lui rappelant qu'il y a des êtres différents, étrangers à sa loi et à ses valeurs.

Mots-clés :  un   multiple   métaphysique   religion   relativisme   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Le devoir d'être heureux
Dimanche 30 mai 2010

C'est une erreur de croire que les impératifs moraux disparaissent avec les religions. L'athéisme, l'hédonisme et Mai 68 n'ont pas supprimé ces injonctions suprêmes. Toute conception du monde, en effet, porte en elle un commandement, explicite ou implicite.

Dans la conception athée et hédoniste, il y a bien un certain devoir moral, du moins un équivalent de ce qui était le devoir moral. Ce devoir ne consiste plus à souffrir (pour expier, pour les autres, etc.) mais à jouir, à être heureux. :D

En effet, s'il n'y a pas de vie après la mort, si la vie n'a pas de « sens » particulier imposant un type d'action, alors la seule chose à faire est de s'amuser. C'est sympathique, mais cela en vient à fonctionner comme une norme, un impératif et donc une forme de contrainte : si tu n'es pas heureux tu es un raté, tu n'es pas un « élu », ta vie ne vaut rien, elle n'a pas d'intérêt... On décèle mille formes de ce petit dogme dans la vie quotidienne, avec tous ces « ça va ? » par exemple.

Une nuance importante tout de même : cet impératif paraît moins nuisible que d'autres pour deux raisons. D'abord parce que le bonheur est un objectif plutôt sympathique, malgré tout. Ensuite, et surtout, parce qu'il n'est pas vraiment imposé. La religion ordonne, la science conseille.

Mots-clés :  éthique   morale   bonheur   religion   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Le pari de Pascal est pipé
Mardi 19 janvier 2010

Le raisonnement menant Pascal à parier sur l'existence de Dieu semble imparable. Voici : j'ai le choix entre croire et ne pas croire (en Dieu). Si je ne crois pas, je peux vivre une vie joyeuse en papillonnant d'un péché capital à l'autre, mais je suis sûr de ne pas aller au paradis. Si je crois en revanche, je mise quelque chose de fini (ma vie, ou plus précisément ces plaisirs interdits dont je me prive) pour gagner quelque chose d'infini (la vie éternelle au paradis). De sorte que mon espérance mathématique (le gain moyen) est dans un cas fini (une vie de plaisir), dans l'autre infini. En effet, même si l'on considère qu'il n'y a qu'une chance sur mille pour que le paradis existe, un millième multiplié par l'infini, ça fait encore l'infini... Du coup, ce raisonnement semble mathématiquement imparable, et nous devrions tous être chrétiens (ou musulmans, ou autre chose... il faudrait d'ailleurs traiter ce problème de la multiplicité des religions) si nous étions des agents parfaitement rationnels. Où se cache dont l'astuce ?

Je crois que Pascal a laissé de côté une dimension très importante qui guide nos choix, qui est l'aversion au risque. L'exemple suivant rendra les choses très claires. Imaginez que je vous propose une loterie où tous les tickets sont gagnants sauf un. Vous aurez une chance sur un million de perdre un million d'euros (c'est-à-dire tout ce que vous possédez, et plus encore), et 999 999 chances de gagner deux euros. Supposons que le ticket de cette loterie coûte 50 centimes. Rationnellement, il faudrait jouer, parce que l'espérance mathématique est de gagner (environ) un euro, soit 50 centimes si on déduit le prix du billet. Mais qui veut risquer toute sa fortune pour ne gagner que 50 centimes ? Ce refus de la pure rationalité mathématique à cause du risque illustre ce phénomène de l'aversion au risque.

Il faut croire que cette aversion est telle qu'elle peut nous faire délaisser l'infini ! Cela dit, le choix religieux ne se réduit évidemment pas à un calcul de probabilités.

Mots-clés :  probabilités   religion   rationalité   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Quelques remarques sur l'enfer
Lundi 18 janvier 2010

Je tiens à souligner deux points qu'on oublie trop souvent :

portail de Notre Dame de Paris

Mots-clés :  éthique   mal   religion   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Sous la burqa, l'intolérance française
Lundi 22 juin 2009

Eternel débat sur le voile, éternelle hypocrisie française :

On prétend vouloir (comme ça, d'un coup) « protéger » les pauvres femmes musulmanes oppressées par leur mari.

Bon. Et si on laissait un peu les gens vivre ? Jusqu'où ira le pouvoir dans le règlement de nos vies ?

Le fond de l'affaire est aussi simple qu'inavoué : en France, on n'aime pas trop la religion en général et l'islam en particulier.

Ces polémiques et les éventuelles lois qui en découlent sont l'expression de l'intolérance française sous sa forme la plus détestable (c'est ce qu'on appelle, en langage politiquement correct, l'« intégration », ce fameux concept qui ne veut rien dire du tout, et qui se traduit par une politique qui entraîne l'exact opposé de ce qui est visé sous ce mot).

Lutter contre l'oppression de la femme, évidemment, nous sommes tous d'accord pour ce bel objectif. Mais est-ce vraiment le moyen d'y parvenir ? L'interdiction du voile à l'école a simplement mené à la création d'écoles musulmanes et à un sentiment de rejet. (Encore un bel exemple d'intégration !)

Allez voir un Américain ou un Anglais et essayez de lui expliquer au nom de quoi, diable, on interdit le voile ou la burqa.

Dans ce genre de cas on a honte d'« être français » (pour autant que cette expression ait un sens) face aux peuples et cultures qui se sentent incompris ou rejetés.

Il est singulier que tout cela arrive dans le pays de Voltaire. Mais précisément : il faut comprendre qu'ici comme ailleurs les grandes expressions idéologiques naissent dans des pays où règnent les conditions inverses : les Pays-Bas ont eu Spinoza pour défendre la liberté d'expression à l'époque où cette liberté y était extrêmement menacée ; la France a eu Voltaire pour la tolérance et Montesquieu pour la séparation des pouvoirs, car ce sont deux choses dont les Français ont toujours été strictement incapables.

Mots-clés :  France   tolérance   religion   actualités   burqa   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Les deux intuitions
Mardi 2 juin 2009

L'autre jour je suis tombé sur un article écrit par un intellectuel qui défendait la religion ainsi :

« Tous les plus grands philosophes ont reconnu que la raison scientifique a des limites, et qu'en réalité elle dépend entièrement de l'intuition. Par conséquent la conception religieuse du monde est tout aussi défendable que la conception matérialiste. »

Il faut reconnaître à la décharge de l'auteur qu'il a un illustre prédecesseur : monsieur Blaise Pascal.

  Blaise Pascal  

Et pourtant, il y a là une grave confusion. Certes, il est rigoureusement impossible de démontrer les principes qui sont au fondement de toute démonstration. Pour cette raison on peut parler d'une « intuition » qui se trouve au fondement de toute pensée et donc de toute science. Pascal disait ainsi que les premiers principes nous sont connus, non par la raison, mais par le « cœur », le sentiment. Et c'est là qu'il y a un glissement pernicieux : on passe subrepticement de l'intuition intellectuelle (qui consiste, comme disait Descartes, en la claire conception d'un esprit qui analyse sont objet) à l'intuition au sens de l'intuition féminine, du sentiment, du sixième sens ou que sais-je encore.

Soyons plus précis : l'intuition intellectuelle peut désigner au moins deux choses :

Il est très clair que ces deux concepts n'ont rien à voir avec les intuitions « féminines » ou « religieuses ». Et par conséquent c'est un véritable acte de terrorisme intellectuel que de glisser d'un concept à l'autre. Ce qui reste vrai, et que l'on peut concéder à Pascal et à Kant, c'est que dans les domaines où la raison et la science sont impuissantes à nous découvrir la vérité, nous pouvons fort bien décider de croire l'hypothèse qui nous plaît le plus, celle qui nous aide à vivre ou celle qui nous rend meilleurs. Mais en cherchant le Bien on risque de ne pas trouver le Vrai.

Et surtout, et c'est là le point essentiel, la compréhension rigoureuse du concept d'intuition nous montre qu'en réalité la raison n'est pas limitée : car elle inclut aussi bien l'intuition que la déduction. Il n'y a pas de différence radicale entre les questions physiques et les questions métaphysiques. Au mieux il y a une différence de degré. Toutes les questions théoriques sont du même ordre. De sorte que finalement, contrairement à un préjugé tenace, la science répond à la question de l'existence de Dieu (pour autant que cette question puisse être posée !) aussi bien qu'à n'importe quelle autre question, c'est-à-dire sans nous donner de certitude, mais en nous proposant une hypothèse plus ou moins solide (c'est-à-dire plus ou moins fondamentale dans l'édifice théorique, dans la conception du monde) qui s'insère dans une représentation cohérente des phénomènes. En l'occurrence, la science dirait volontiers, comme Laplace disait à Napoléon, que Dieu est une hypothèse dont nous pouvons nous passer. Une chose est donc sûre : cette hypothèse-là ne répond pas à un besoin théorique.

Mots-clés :  épistémologie   intuition   religion   coeur   raison   vérité   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
L'église et le musée
Mardi 5 mai 2009

Pendant les vacances j'ai un peu traîné dans les musées. Il y a des grands couloirs blancs et une ambiance propre, éthérée. Les gens sont silencieux, respectueux. Bref, on se croirait dans une église.

D'ailleurs les artistes, les « génies » sont nos dieux, ou en tout cas nos demi-dieux, et les icônes qu'ils créent font signe vers le dernier au-delà, la dernière transcendance. Contre Benjamin, il faut reconnaître que l'aura n'a pas disparu. Le sacré persiste dans nos sociétés sécularisées ; et il s'est retiré dans les musées.

Les musées sont donc les nouvelles églises. Et d'ailleurs, réciproquement les églises ressemblent de plus en plus à des musées, on y voit désormais plus de touristes que de fidèles, et les icônes des églises pointent plutôt vers le dieu des artistes que vers le Vieux Barbu.

Avec tout ça, on comprend le désir situationniste de quitter le musée en vitesse !

Mots-clés :  art   religion   histoire   sacré   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Puissance du stoïcisme
Mercredi 15 avril 2009

Quand on a les yeux fixés sur une étoile, quand on a une conviction ou une idée qui nous guide, on se sent indestructible, prêt à affronter le monde entier.

On pourrait analyser ce sentiment grisant de multiples manières, et notamment sous l'angle de la schizophrénie : dans ce cas on n'est pas soi-même, on est « transcendé » pour ainsi dire. (Mot sympathique, qui évoque la transe.)

Mais je crois que ce qui est au cœur de cette joie vigoureuse, c'est le stoïcisme. Ce qui nous rend si forts, c'est l'idée stoïcienne de nous concentrer sur notre action, de n'accorder de prix qu'à ce qui dépend de nous, ou plus exactement de mépriser tous les maux qui ne dépendent pas de nous (car les bienfaits qui nous tombent du ciel, autant savoir les recevoir ;)).

Je peux bien mourir englouti par les flots noirs ! Du moment que je tiens bon la barre !

Pourquoi cette idée stoïcienne, d'ailleurs quelque peu narcissique, est-elle si puissante ? Je crois que c'est au fond parce qu'elle donne un objet à notre passion, notamment à notre colère. C'est-à-dire que le stoïcisme repose au fond sur le même ressort psychologique que le christianisme : l'introjection de la cruauté. On sait ce que Nietzsche pensait de cette mauvaise conscience. Et pourtant il faut voir aussi la beau côté de cette sublimation : en donnant un objet à notre passion, celle-ci ne reste pas à pourrir en nous. Or on sait ce qu'il faut penser des désirs qui moisissent :

Sooner murder an infant in its cradle than nurse unacted desires.

Et aussi :

Expect poison from the standing water.

De plus, ainsi libérée, cette passion, certes triste, donne lieu à une action, en l'occurrence une modification de nous-mêmes. C'est peut-être là la source de la profonde satisfaction que l'on ressent parfois, suite à un cuisant échec, lorsque l'on en impute toute la responsabilité à soi-même... De sorte que finalement, l'introjection stoïcienne et chrétienne a cette double vertu, de nous satisfaire psychologiquement et de produire les meilleurs effets possibles pragmatiquement.

Pour être tout à fait clair, ajoutons cette précision spinozienne : une fois que la leçon est tirée, inutile de cultiver le remords, et accueillons plutôt la neige de l'oubli, qui est d'ailleurs si jolie !

Mots-clés :  stoïcisme   éthique   christianisme   religion   psychologie   introjection   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Foi d'athée
Samedi 4 avril 2009

Qu'est-ce que la foi ?

Encore un mot qui signifie tant de choses...

Il y a la foi en Dieu ; mais il y aussi la foi en soi, en le monde, qui rend inutile et vaine la foi en Dieu.

On ressent parfois une confiance absolue. On entrevoit toute la beauté du monde, et l'amour infini nous monte dans l'âme, comme dirait l'autre. On est alors empli d'une gratitude sans bornes, et on veut tout donner.

Il y a encore bien de la foi dans le stoïcisme, et dans l'idée que tout ce que nous pouvons et devons faire, c'est nous appliquer à bien vivre, à faire le mieux avec ce que nous avons. C'est l'idée au fond qu'il existe un optimum, un idéal, un meilleur choix possible.

C'est là une forme de monothéisme : l'idéal existe, et il est unique. Peut-être cette idée rend-elle la décision quelque peut angoissante et difficile. Le polythéiste, celui qui pense qu'il n'existe pas de meilleur choix, agira avec bien plus de facilité et de légèreté. Cela révèle une autre dimension de la religiosité de l'athée : l'idée que le monde est précieux ; que les choses sont importantes, qu'il faut faire attention, s'appliquer, ne rien gaspiller... Ineffable sentiment de la valeur des choses.

Tout ça pour dire qu'on peut être athée et brûler d'une foi intense, qui n'a rien à envier à l'amour des fantômes et des arrière-mondes ! :D

Mots-clés :  religion   foi   athéisme   
Lien permanent
Ecrire un commentaire
Religion d'athée
Vendredi 3 avril 2009

Qu'est-ce qu'être religieux ?

Ce mot peut signifier tant de choses...

Ce paradoxe me frappe par-dessus tout : les athées et les matérialistes ont une plus haute opinion du monde et de la matière que ceux qui croient en Dieu ou en un « Esprit » : pour les premiers, Tout, y compris la pensée, jaillit de la matière ; alors que pour les seconds le monde ne suffit pas, pour ainsi dire, il ne se suffit pas à lui-même, il faut lui ajouter dieu.

Mots-clés :  religion   foi   athéisme   
Lien permanent
Afficher les commentaires (3 commentaires)
Ecrire un commentaire
Ce qu'il reste du christianisme
Dimanche 18 janvier 2009

Que reste-t-il du christianisme ? Selon le philosophe hédoniste et athée Michel Onfray, beaucoup de choses. En particulier cette valorisation morbide de la souffrance, conçue comme une expiation. L'école serait l'un des lieux où apparaît cette conception de la souffrance, avec l'idée implicite que l'école doit être pénible. Alors que le savoir est et devrait être une chose si légère, si gaie, si folâtre !

Ce que je remarque quant à moi, c'est que cette conception de la souffrance alimente peut-être aussi l'hostilité au libéralisme. Car le libéralisme est l'idée d'un « jeu à somme positive », pour reprendre l'expression des sociologues, c'est-à-dire l'idée d'un bénéfice pur par l'échange. D'ailleurs l'idée que les vices privés (les intérêts égoïstes) puissent faire les vertus publiques est déjà, à elle seule, profondément anti-chrétienne. « Dieu ne permettrait pas une telle magie ! Tout se paie, il ne fait pas de cadeaux ! »

Eh si. La Nature, du haut de son amoralité, peut se permettre cela. La tâche actuelle est de sortir de la vieille morale et de sa mauvaise conscience poisseuse pour nous rendre enfin capables de recevoir ces cadeaux.

Mots-clés :  religion   christianisme   souffrance   
Lien permanent
Ecrire un commentaire

Retour en haut de page

Contact       Fil RSS

Le Brin d'Herbe - Blog philosophique et politique