Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Eloge de la simplicité
Vendredi 4 juin 2010

Dans le cadre de la réforme des retraites, il est aujourd'hui question de prendre en compte la pénibilité de chaque métier. L'idée est d'emblée fumeuse à cause de l'indétermination scientifique du concept : comment mesurer la pénibilité ? En l'occurrence il est question d'avoir recours à un examen médical afin de déterminer les droits de chaque personne.

L'intention est louable : les différences d'espérance de vie selon les métiers exercés ont en soi quelque chose de scandaleux, et si c'est l'espérance de vie qui détermine l'âge de la retraite, il serait logique que celui-ci soit proportionnel à celle-là.

D'un autre côté, ces mécanismes visant à rétablir une certaine justice sont nécessairement complexes et lourds à appliquer, surtout dans la société de demain où on n'exercera plus guère un même métier tout au long de sa vie. On voit venir de multiples calculs et systèmes d'ajustements, avec leurs approximations et injustices inhérentes... Il en découlera calculs d'épiciers, tentatives de fraudes, et frustrations multiples... avec finalement un sentiment d'injustice général.

C'est pourquoi on pourrait aussi proposer, comme solution au problème des retraites, la grande simplification suivante : un seul minimum retraite universel, identique pour tous, et, comme son nom l'indique, minimum. Chacun est ensuite libre de se constituer un complément en épargnant tout au long de sa vie.

D'ailleurs, en fusionnant ce minimum avec le RSA, on pourrait créer une sorte de revenu universel pour personnes sans activité, ce qui aurait pour avantage de supprimer la question de l'âge du départ à la retraite : chacun pourrait la prendre dès qu'il le voudrait, si son épargne lui semble suffisante pour satisfaire ses besoins.

On pourrait aussi durcir ce principe en faisant de ce revenu universel quelque chose de facultatif, qui ne serait versé qu'exceptionnellement, aux personnes dans le besoin. On sortirait ainsi de la société d'assistance dans laquelle on s'enfonce un peu plus chaque jour.

Bref, selon la direction dans laquelle on l'étire, ce principe pourra paraître de gauche, ou de droite. L'élément qui ne change pas est la simplicité. On ne saurait sous-estimer la valeur de la simplicité en politique :

Je crois que la France a d'ailleurs particulièrement besoin d'une grande cure de simplicité. Proposition de loi : pour chaque nouvelle loi votée on doit en supprimer une ancienne (si besoin en la fusionnant avec la nouvelle loi). L'idéal étant de ne pas voter de loi et de se contenter de la pratique, du bon sens, et surtout d'instaurer des mécanismes de justice...

Mots-clés :  politique   économie   justice   simplicité   retraites   actualités   
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