On tous dû se farcir ce genre de conte quand on était gosse : la fée arrive et dit au pauvre type qu'il a droit à trois voeux.

Hypothèse merveilleuse et fascinante... L'enfant ne peut s'empêcher de jouer avec cette idée et de se demander ce qu'il répondrait à cette fée. Moi aussi, je me suis posé cette question.
- Une première fois j'ai pensé : être le roi du monde, être un super-héros, avoir la fille de mes rêves, etc.
- Une deuxième fois j'ai pensé qu'un seul voeu suffirait : « Je veux que tous mes voeux se réalisent. »

- Mais la troisième fois que j'ai réfléchi à la question, je suis arrivé à la conclusion opposée : je ne voudrais rien du tout.
Car, en y réfléchissant, quelle valeur accorder à la vie et aux bienfaits qui nous tombent dessus, s'ils sont le fruit de la magie d'une fée ?
(C'est un peu comme au jeu : au début, on peut se satisfaire de gagner en trichant, mais bien vite cela ne nous donne qu'une demi satisfaction, car nous sentons bien que ce n'est pas une véritable victoire. Si nous trichons c'est que nous ne sommes pas capables de gagner en respectant les règles.)
Le seul mérite qu'on a là-dedans, c'est d'avoir été élu, choisi par la fée, pour des raisons d'ailleurs obscures. Cette satisfaction-là peut à la rigueur satisfaire un enfant, mais rapidement on découvre qu'une pièce de dix centimes qu'on a soi-même gagnée a une valeur bien plus grande que tout l'or du monde qu'une fée dépose à nos pieds.
Ceci, du moins, est l'idée stoïcienne : n'attache de valeur qu'à ce qui dépend de toi. Aujourd'hui je suis donc stoïcien. Une autre fois je défendrai l'idée exactement contraire.