Longtemps, je me suis couché de bonne heure demandé ce qui fait la beauté, et pour mieux dire la saveur si particulière des métaphores.
Aujourd'hui je pense que tout cela vient du fait que la métaphore, en rapprochant deux choses, permet non seulement de voir l'une sous un autre angle, de voir une chose comme une autre chose, mais plus profondément que par cette épreuve de la similitude elle nous fait accéder au spirituel, d'une manière sensible. Ce qui plaît, ce qui frappe, ce qui choque, ce qui stupéfie et réjouit dans la métaphore, c'est ce décollement de la chose concrète et cette élévation vers le concept, le transcendant, le spirituel.