La publicité nous prend pour des cons. Elle s'adresse à l'animal qui est en l'homme. Nous le savons tous, nous le sentons tous, et pourtant elle marche quand même. Comment ce jeu de dupes est-il possible ?
C'est comme dans le cinéma hollywoodien, cette tragédie grecque inversée où on sait, dès le début, que le bien triomphera : on a beau se dire que le scénario est invraisemblable, on marche quand même.
Publicité et cinéma fonctionnent selon la même structure : nous sommes face à un mensonge, nous savons que c'est un mensonge, et pourtant nous prenons plaisir à croire à ce mensonge. Nous avons envie d'être dupés.
Nous voulons croire que le bien triomphera. Nous voulons croire que la pommade antiride nous empêchera de vieillir et de mourir. Nous voulons croire que le tout dernier gadget technologique nous rendra heureux.
L'aliénation est comme la servitude, elle est volontaire.