On aurait pu croire naïvement qu'avec la diminution du temps de travail l'homme se calmerait, qu'il serait de plus en plus tranquille et satisfait de sa condition.
Mais c'est tout le contraire qui se produit : l'homme a de plus en plus de temps pour tourner en rond, envier les autres et se perdre en querelles hystériques. C'est ainsi qu'au plus notre condition s'améliore, au plus elle nous paraît insupportable.
Tocqueville avait identifié cette étrange conséquence de la tendance à l'égalisation des conditions. Le ressort psychologique réside peut-être dans ce besoin frénétique de divertissement qu'avait diagnostiqué Pascal : l'homme n'est pas capable de rester en place.
Pour être optimiste, on peut toujours se dire que cette agitation est un moteur du progrès.