J'aime beaucoup les métaphores. Et c'est pourquoi je m'interroge depuis longtemps sur ce qui fait leur saveur si particulière.
J'avais déjà relevé les éléments suivants :
Mais je crois avoir manqué un aspect essentiel : la métaphore, en faisant apparaître la similitude entre des choses différentes, nous fait aussi comprendre, et même éprouver, l'unité du monde.
Ce sentiment de l'unité des choses est un grand sentiment mystique et philosophique, que nous trouvons par exemple chez Spinoza. Et pour le pasticher on pourrait donc dire que par la métaphore, nous sentons et nous expérimentons que tout est un.
Allez, quelques exemples, car une théorie n'est rien sans ses exemples :
En fait ces métaphores ne sont pas les meilleures pour montrer ce dont je parle. On le verra peut-être mieux en songeant aux métaphores des poètes et des philosophes qui symbolisent une vaste idée, aux significations et déclinaisons multiples. Par exemple cette phrase de Héraclite : « la nature aime à se cacher ». Parle-t-il des lapins qui détalent ? Des fruits rouges tapis sous les feuilles vertes ? Ou des feuilles de vigne et de figuier, qui cachent un autre genre de fruit, révélateur incontrôlable de la nature humaine ?
Bref, il y a des métaphores ou des pensées qui déchirent le voile de Maya... (Le voile de Maya est l'illusion qui nous fait croire à l'individuation et à la séparation des êtres.)