Petite remarque sur la fin de la philosophie.
J'ai déjà remarqué quelque part qu'on était plutôt au début d'une époque éminemment philosophique.
J'ajouterai encore ceci : de manière plus générale, la philosophie (comme l'art) ne fait pas partie des choses qui ont une fin. Les choses ne font pas défaut. La pensée ne s'arrête pas. C'est seulement l'homme qui, momentanément, n'est plus capable de penser, de voir les choses, pour des raisons personnelles ou historiques. C'est-à-dire, plus précisément, qu'à certaines époques il y a des préjugés qui empêchent de penser ; ou des problèmes enterrés, recouverts ; ou des opinions et valeurs dominantes qui jettent un discrédit sur certaines questions. Mais la Pensée, elle, n'est pas affectée par cela, elle ne tarit pas, planant, infinie et éternelle, au-dessus de nos âmes !
En fait, cette idée de l'infinité de la pensée est une autre formulation de l'infinité de « Dieu », comme on le voit en lisant Victor Hugo défendre la même idée (William Shakespeare, livre III, 1 et 5, et livre V, 2).