Nietzsche avait proposé un critère « vitaliste » pour juger une œuvre d'art :
En fait, ces catégories se ramènent tout simplement aux catégories de Spinoza : action et réaction.
On pourrait définir l'art, avec Rodin, comme tout ce qui est intense, tout ce qui a du caractère, c'est-à-dire tout ce qui est fort et vrai. Mais il y a deux manières d'atteindre l'intensité, comme il y a deux manières d'agir en général : on peut fuir ou poursuivre, être le renard ou le lapin. Désirer ou craindre. Etre mû par des passions tristes ou par des affects joyeux. Bref, agir positivement ou négativement, être actif ou réactif.
Pour en revenir à l'artiste, il y a deux manières de créer, d'atteindre des sommets : ou bien de manière réactive, parce que l'on souffre intensément ; ou bien de manière positive, toute naturelle et spontanée, parce qu'il y a en nous un excès de force et d'énergie qui demande à s'exprimer.
Finalement Nietzsche comme Spinoza, dans leur éthique d'adhésion à la vie, valorisent tous deux l'action et disqualifient la réaction. Il faut dire OUI, pas NON. Qu'importe ce que tu fais, du moment que c'est une action.
Etrange critère éthique en vérité.
Cela rappelle Saint Augustin : « Aime et fais ce que tu voudras »...