Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Le stylo et le balai
Samedi 28 mars 2009

Je viens de nettoyer ma piaule. :D

J'avais toute une pile de copies à corriger. :°)

Mais j'ai préféré passer le balai. ;)

Ce phénomène, qui peut sembler anecdotique au premier abord, mérite qu'on s'y arrête. Qu'est-ce que ça veut dire ? Comment peut-on préférer cette tâche vulgairement utilitaire, passer un coup de balai, au noble exercice de la pensée ? Comment peut-on préférer racler la crasse sous un lit plutôt que débusquer les erreurs de raisonnement dans une réflexion philosophique ?

Et pourtant c'est ainsi, passer le balai était un enchantement. Parce que l'activité du corps est en elle-même agréable, et laisse l'esprit libre de vagabonder à ce qui lui plaît. Les intellectuels, avec leur hauteur habituelle, voient les métiers manuels comme une aliénation. Cette idée remonte à Platon, qui opposait le corps et l'esprit et considérait que toute activité corporelle avilissait notre âme. La philosophie consistant au contraire à « apprendre à mourir », c'est-à-dire à s'efforcer de séparer l'âme de ce corps dont les sensations nous trompent et dont les désirs nous écartent de la justice.

Eh bien, en vérité il y a peut-être bien plus d'aliénation et de misère dans le métier de l'intellectuel ! Car celui qui est astreint à une activité intellectuelle n'est pas libre, ni de corps (il est cloué à sa chaise), ni d'esprit. Alors que la ménagère s'active et ses pensées voltigent où bon leur semble, comme une nuée de papillons folâtres. Il y a des rapports insoupçonnés entre le ménage et le yoga...

Mots-clés :  aliénation   travail   liberté   
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