Le brin d'herbe

Blog philosophique et politique

Les paradoxes
Jeudi 9 juin 2011

Le monde est plein de paradoxes. Tout est paradoxal. C'est une des choses que la philosophie nous apprend. Pour chaque affirmation, l'affirmation contraire semble tout aussi vraie...

C'est du moins le cas dès qu'il est question d'intensité, de degré. Par exemple si "Ceci est grand", alors il est également vrai que "Ceci est petit". Tout dépend par rapport à quoi. De même pour les jugements de valeur : "Tout va mal", mais, aussi, "Tout va bien".

De manière un peu plus sophistiquée, dans de très nombreux cas une même cause peut produire des effets inverses. Par exemple, comment un homme exceptionnellement bon verra-t-il le monde ? On peut penser qu'il considèrera que le monde est mauvais, car tout dans le monde est plus mauvais que lui. Mais peut-être qu'au contraire il considérera que le monde est bon, imaginant que chaque personne est aussi bonne que lui, par ce raisonnement tout naturel qui consiste à supposer que l'autre est semblable à nous.

Et c'est ainsi que bien souvent ceux qui disent ou veulent entendre une chose sont, en réalité, le contraire de cette chose. Ainsi, on pourrait en suivant Baudelaire penser que c'est parce que la femme est « le contraire du dandy », parce qu'elle est profondément utilitaire dans sa chair même, qu'elle a tant besoin de romantisme et en exige tant de l'homme qui, lui, s'en passe plus facilement car il l'est.

Bref, on retombe sur la théorie platonicienne du désir : on désire ce dont on manque. Mais pour que le paradoxe soit complet il faut ajouter que cela n'est qu'une partie du désir : car on désire aussi ce qu'on a. En autrui on peut chercher la différence, mais on peut aussi rechercher la similitude.

Mots-clés :  paradoxe   désir   romantisme   degré   
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